Courir lentement

 

Courir doucement, avec aisance, est la base de l’entrainement, et pourtant du débutant au coureur confirmé, nombreux sont ceux qui croient que si c’est facile, ça n’est pas efficace.

Sauf que, quand il s’agit de construire et entretenir une base en course à pied, la lenteur est la valeur gagnante.

 

Comment ça marche tout ça ?

La physiologie de l’athlète est excessivement complexe, car nous ne sommes pas une simple machine qu’il suffirait d’optimiser. Enormément de facteurs : physiques, psychiques, émotionnels, environnementaux, se mêlent et varient d’une personne à l’autre.  

Le développement aérobique (l’endurance) se fait grâce à une série d’adaptations du système cardiovasculaire.

En courant lentement et régulièrement, le corps améliore sa capacité à transporter l’oxygène et sa capacité à gérer la fatigue.

En courant lentement, nous développons plus de capillaires et de mitochondries qui à leur tour vont fournir de l’énergie aux muscles. Ce processus est freiné par trop d’intensité, si on court trop vite trop souvent, on empêche une partie indispensable de notre développement aérobique.

La lenteur et la régularité favorisent aussi l’adaptation neuro-squelettique. Le stress imposé de façon répétitive par l'entraînement permet au corps de se renforcer et de pouvoir supporter plus d’impacts.

Avec une bonne récupération derrière, le footing lent permet à notre organisme de se renforcer en s’adaptant à la contrainte (renforcement des os, des tendons, des ligaments développement de nouvelles fibres musculaires, etc.).

Les fibres musculaires vont également modifier leurs propriétés pour s’adapter au travail d’endurance.

Les fibres lentes regorgent de mitochondries et de capillaires car elles utilisent de l’oxygène pour nous faire aller plus loin plus longtemps. Les fibres rapides génèrent plus de force — mais elles se fatiguent beaucoup plus vite. Elles utilisent elles les glucides et sont anaérobiques, c’est à dire qu’on ne peut les utiliser que pour une durée limitée.

Courir doucement développe donc les fibres lentes nécessaires à l’endurance.

Courir lentement avec aisance c’est aussi limiter les bobos physiques et psychologiques.

Plus on court vite, plus on risque la blessure.

Courir lentement dans l’aisance c’est prévenir les blessures et aussi limiter le burn out psychologique car si tous les entrainements sont durs, on n’a tout simplement plus envie d’y aller.

Courir lentement c'est aussi la clé de la longévité sportive.